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La pensée de Husserl vaut surtout pour sa postérité. Elle influencera notamment les philosophies de Sartre, Merleau-Ponty et Heidegger. Il est le fondateur de la phénoménologie. | ||
Sommaire |
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Mathématicien de formation, sa théorie des essences et des idées est d'inspiration platonicienne. Sous certains aspects, il hérite de Descartes. On notera aussi l'influence de Brentano (1837-1917) | ||
La vie de Husserl |
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Edmund Husserl est né le 8 avril 1859 à Prosznitz, en Moravie. Il fait d'abord des études scientifiques et consacre son premier ouvrage (La philosophie de l'arithmétique) à la philosophie des mathématiques. Mais il rencontre à Vienne le psychologue Franz Brentano (1858-1917) qui le met sur le chemin de la phénoménologie grâce à la notion d'intentionnalité. C'est cette découverte fondamentale qu'il formule dans ses six Recherches Logiques (1900-1901) où il combat le psychologisme. Professeur, d'abord à Halle (jusqu'en 1906), puis à Göttingen (de 1906 à 1916), il est nommé à Fribourg-en-Brisgau où il enseignera jusqu'à sa retraite (en 1928). En 1913, paraissent les Idées, qui lancent la nouvelle discipline appelée Phénoménologie, qui se veut moins nouvelle discipline scientifique et encore moins courant de pensée que méthode philosophique. Méthode et non système, c'est ainsi que les Méditations cartésiennes (1929) reprennent l'exigence cartésienne du fondement. Dès le début des années 20, Husserl réunit peu à peu autour de lui une communauté de penseurs et de chercheurs : Heidegger (qui sera son assistant de 1916 à 1922), Max Scheler, Eugen Fink (qui sera son dernier "secrétaire particulier"). Si Heidegger accepte le Rectorat de l'Université de Fribourg en 1933, même pour 10 mois, Husserl, lui, étant d'ascendance juive, se voit retirer le droit de parole sur tout le territoire du Reich. Il est aussi rayé du corps professoral en 1936. C'est à Vienne, puis à Prague, que Husserl fera ses dernières conférences (ultimes mises en garde aux Allemands les avertissant du danger nazi). En 1936, c'est à l'étranger que paraît le dernier moment de l'œuvre husserlienne : La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale. Husserl meurt à Fribourg le 27 avril 1938. Cette même année ses manuscrits inédits, menacés de destruction par le national-socialisme, sont évacués à Louvain. Ainsi sont nées les Archives Husserl, inédites jusqu'en 1950. |
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Si Husserl n'invente pas le mot phénoménologie (on le trouve par exemple chez Hegel), il lui donne une signification nouvelle. La phénoménologie se veut une " science rigoureuse ". Elle est la science des phénomènes c'est à dire de ce qui apparaît dans l'expérience. Il faut décrire la façon dont les choses se donnent à la conscience, la façon dont elles apparaissent. Husserl lutte contre le psychologisme (selon qui les lois logiques se ramènent aux lois psychologiques régissant l'esprit humain) et contre le positivisme (qui prétend éliminer la philosophie au profit des sciences), courants qui dominaient à l'époque. La véritable connaissance est la vision d'idées ou essences. Pour atteindre les idées, il faut éliminer les éléments empiriques. La réduction eidétique (du grec eidos qui signifie idée ou essence) consiste donc à éliminer les éléments empiriques pour atteindre ces réalités ultimes que sont les essences. Pour cela, on fera varier imaginairement les points de vue sur l'essence pour faire apparaître l'invariant. Par exemple, le triangle, quel que soit le point de vue que j'ai sur lui, a toujours trois côtés qui font donc partie de son essence. Mais il n'existe pas indépendamment de la conscience qui le vise. La vision de l'essence (et non l'essence elle-même) est originaire et non dérivée. La réduction phénoménologique consiste à ne pas croire naïvement à ce que nous offre le monde. Le monde dépasse la simple conscience que j'en ai. À la manière de Descartes, nous devons suspendre notre jugement à propos de l'existence du monde, découvrant alors la certitude de l'existence du sujet (de l'ego transcendantal). "Toute conscience est conscience de quelque chose ", telle est la formule qui définit le concept d'intentionnalité. La conscience n'est jamais vide. La conscience est toujours la visée d'autre chose qu'elle-même. Pour exister, elle doit être conscience d'autre chose que soi. La conscience ne doit donc pas se perdre dans le solipsisme. La constitution du monde présuppose, du reste, autrui. Autrui vise comme moi le monde à partir d'un point de vue différent. Il enrichit, complète, ma vue du monde et c'est ce qui rend possible la science, l'art, l'histoire, la politique etc. |
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Les principales œuvres. |
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http://www.cyberphilo.com/def/existentialisme.html |
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