Camus et Pascal : l'homme et l'univers |
|
Pascal, Pensées:
L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser; une vapeur, une goutte d'eau suffit pour le tuer. Mais quand l'univers l'écraserait, L'homme serait encore plus noble que ce qui le tue puisqu'il sait qu'il meurt et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien. Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C'est de là qu'il faut nous relever et non de l'espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser: voilà le principe de la morale.
Camus, Le mythe de Sisyphe:
Mais au contraire, dans un univers soudain privé d’illusions et de lumières, l’homme se sent un étranger. Cet exil est sans recours puisqu’il est privé des souvenirs d’une patrie perdue ou de l’espoir d’une terre promise.
Si je juge qu’une chose est vraie, je dois la préserver.
L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde.
La première et, au fond, la seule condition de mes recherches, c’est de préserver cela même qui m’écrase, de respecter en conséquence ce que je juge essentiel en lui. Je viens de le définir comme une confrontation et une lutte sans repos.
Nier l’un des termes de l’opposition dont il vit, c’est lui échapper. Abolir la révolte consciente, c’est éluder le problème. Vivre, c’est faire vivre l’absurde. L’une des seules positions philosophiques cohérentes, c’est ainsi la révolte.
L’absurde est essentiellement un divorce. Il n’est ni dans l’un ni dans l’autre des éléments comparés. Il naît de leur confrontation.
Détruire un de ses termes, c’est la détruire tout entière.
L’absurde, qui est l’état métaphysique de l’homme conscient, ne mène pas à Dieu. Peut-être cette notion s’éclaircira-t-elle si je hasarde cette énormité: l’absurde c’est le péché sans Dieu. |
|
|
|
|
|
|