existentialistes -- notes
Descartes :
Je suis, j'existe, est nécessairement vraie,
toutes les fois que je la prononce, ou que je la conçois en mon esprit.
Qu'est-ce donc que j'ai cru être ci-devant ?
Sans difficulté, j'ai pensé que j'étais un homme. Mais qu'est-ce qu'un homme
? Dirai-je que c'est un animal raisonnable ?
Pascal :
Que l'homme, étant revenu à soi, considère ce
qu'il est au prix de ce qui est; qu'il se regarde comme égaré dans ce canton
détourné de la nature; et que de ce petit cachot où il se trouve logé,
j'entends l'univers, il apprenne à estimer la terre, les royaumes, les villes
et soi-même son juste prix. Qu'est-ce qu'un homme dans l'infini ?
L'Unité jointe à l'infini ne l'augmente de rien,
non plus qu'un pied à une mesure infinie. Le fini s'anéantit en présence de
l'infini, et devient un pur néant. Ainsi notre esprit devant Dieu ; ainsi
notre justice devant la justice divine.
Qui se considérera de la sorte s'effrayera de
soi-même, et, se considérant soutenu dans la masse que la nature lui a
donnée, entre ces deux abîmes de l'infini et du néant, il tremblera dans la
vue de ces merveilles; et je crois que sa curiosité, se changeant en
admiration, il sera plus disposé à les contempler en silence qu'à les
rechercher avec présomption.
Envoyant l'aveuglement et la misère de l'homme,
et ces contrariétés étonnantes qui se découvrent dans sa nature, et regardant
tout l'univers muet, et l'homme sans lumière, abandonné à lui-même, et comme
égaré dans ce recoin de l'univers, sans savoir qui l'y a mis, ce qu'il y est
venu faire, ce qu'il deviendra en mourant ; j'entre en effroi comme un homme
qu'on aurait porté endormi dans une île déserte et effroyable, et qui
s'éveillerait sans connaître où il est, et sans avoir aucun moyen d'en
sortir. Et sur cela j'admire comment on n'entre pas en désespoir d'un si
misérable état. Je vois d'autres personnes auprès de moi de semblable nature.
Je leur demande s'ils sont mieux instruits que moi, et ils me disent que non.
Et sur cela ces misérables égarés ayant regardé autour d'eux, et ayant vu
quelques objets plaisants s'y sont donnés, et s'y sont attachés. Pour moi je
n'ai pu m'y arrêter, ni me reposer dans la société de ces personnes
semblables à moi, misérables comme moi, impuissantes comme moi. Je vois
qu'ils ne m'aideraient pas à mourir : je mourrai seul : il faut donc faire
comme si j'étais seul …
L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la
nature, mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier
s'arme pour l'écraser; une vapeur, une goutte d'eau suffit pour le tuer. Mais
quand l'univers l'écraserait, L'homme serait encore plus noble que ce qui le
tue puisqu'il sait qu'il meurt et l'avantage que l'univers a sur lui,
l'univers n'en sait rien.
Toute notre dignité consiste donc en la pensée.
C'est de là qu'il faut nous relever et non de l'espace et de la durée, que
nous ne saurions remplir.
Travaillons donc à bien penser: voilà le
principe de la morale.
Camus:
Sartre:
Existentialisme, raison, subjectivité
«Ce que les existentialistes ont en commun, écrivait pour sa part
Jean-Paul Sartre, c'est simplement le fait que l'existence précède l'essence,
ou, si vous voulez, qu'il faut partir de la subjectivité.»
Eléments thématiques d’existentialisme :
Dieu (présent-absent)
existence humaine authenticité (bonne foi ßà mauvaise foi) qualité limitée, finie de la vie et de la conscience humaines place de l’homme dans l’univers
conscience humaine néant
angoisse, désespoir responsabilité totale actes, engagement
absurdité individu, subjectivité
pessimisme
liberté radicale
décisions le Mal et la solidarité valeurs, morale, éthique non-absolues création de soi-même
situations extêmes
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