L’Étranger
Qui est Marie Cardona?
Qui est le vieux Salamano? Il traite son chien de quels noms?
Qui
est Raymond Sintès?
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L’Étranger
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Passage 1: |
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1.
Pourquoi Meursault va-t-il à l’asile ce jour-ci?
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2.
Qui a parlé davantage? Le concierge
ou Meursault? le directeur ou Meursault?
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3. Comment ce passage est-il
révélateur de Meursault?
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L'asile est à deux kilomètres du village. J'ai fait le chemin à
pied. J'ai voulu voir maman tout de suite. Mais le concierge m'a dit qu'il
fallait que je rencontre le directeur. Comme il était occupé, j'ai attendu un
peu. Pendant tout ce temps, le concierge a parlé et ensuite, j'ai vu le
directeur : il m'a reçu dans son bureau. C'est un petit vieux, avec la Légion
d'honneur. Il m'a regardé de ses yeux clairs. Puis il m'a serré la main qu'il
a gardée si longtemps que je ne savais trop comment la retirer. Il a consulté
un dossier et m'a dit : «Mme Meursault est entrée ici il y a trois ans.Vous
étiez son seul soutien.» J'ai cru qu'il me reprochait quelque chose et j'ai
commencé à lui expliquer. Mais il m'a interrompu : «Vous n'avez pas à vous
justifier, mon cher enfant. J'ai lu le dossier de votre mère. Vous ne
pouviez subvenir à ses besoins. Il lui fallait une garde. Vos salaires sont
modestes. Et tout compte fait, elle était plus heureuse ici.» J'ai dit: «Oui,
monsieur le Directeur.» Il a ajouté : «Vous savez, elle avait des amis, des
gens de son âge. Elle pouvait partager avec eux des intérêts qui sont d'un
autre temps. Vous êtes jeune et elle devait s'ennuyer avec vous.»
C'était vrai. Quand elle était à la maison, maman passait son
temps à me suivre des yeux en silence. Dans les premiers jours où elle était
à l'asile, elle pleurait souvent. Mais c'était à cause de l'habitude. Au bout
de quelques mois, elle aurait pleuré si on l'avait retirée de l'asile.
Toujours à cause de l'habitude.C'est un peu pour cela que dans la dernière
année je n'y suis presque plus allé. Et aussi parce que cela me prenait mon
dimanche - sans compter l'effort pour aller à l'autobus, prendre des tickets
et faire deux heures de route.
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Passage 2: |
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4.
Meursault est employé de bureau. Qu’est-ce que son patron lui propose?
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5. À
votre avis, le patron de Meursault a-t-il raison en disant que Meursault n’a
pas d’ambition?
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6.
Quelle est la réaction de Meursault quand le patron le critique? Meursault est-il vexé?
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Peu après, le patron m’a fait appeler et, sur le moment, j’ai été ennuyé parce que j’ai pensé qu’il
allait me dire de moins téléphoner et de mieux travailler. Ce n’était pas
cela du tout. Il m’a déclaré qu’il allait me parler d’un projet encore très
vague. Il voulait seulement avoir mon avis sur la question. Il avait
l’intention d’installer un bureau à Paris qui traiterait ses affaires sur
place, et directement, avec les grandes compagnies et il voulait savoir si
j’étais disposé à y aller. Cela me permettrait de vivre à Paris et aussi de
voyager une partie de l’année. «Vous êtes jeune, et il me semble que c’est
une vie qui doit vous plaire.» J’ai dit que oui mais que dans le fond cela
m’était égal. Il m’a demandé alors si je n’étais pas intéressé par un
changement de vie, qu’en tout cas toutes se valaient et que la mienne ici ne
me déplaisait pas du tout.
Il a eu l’air
mécontent, m’a dit que je répondais toujours à côté, que je n’avais pas
d’ambition et que cela était désastreux dans les affaires. Je suis retourné
travailler alors. J’aurais préféré ne pas le méconter, mais je ne voyais pas
de raison pour changer ma vie. En y réfléchissant bien, je n’étais pas malheureux.
Quand j’étais étudiant, j’avais beaucoup d’ambitions de ce genre. mais quand
j’ai dû abandonner mes études, j’ai très vite compris que tout cela était
sans importance réelle.
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Passage 3: |
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7.
Qu’est-ce que Meursault et Marie ont fait ensemble avant cette scène?
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8.
Est-ce que Meursault est amoureux de Marie?
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9.
Veut-il se marier?
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10.
Marie a-t-elle lieu de croire qu’il la préfère à toute autre femme?
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11.
Qu’est-ce qu’il y a de semblable dans ce passage et le passage #2 en ce qui concerne
le portrait moral de Meursault?
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Le soir, Marie est venue me chercher et m’a demandé si je
voulais me marier avec elle. J’ai dit que cela m’était égal et que nous
pourrions le faire si elle le voulait. Elle voulait savoir alors si je
l’aimais. J’ai répondu comme je l’avais déjà fait une fois, que cela ne
signifiait rien mais que sans doute je ne l’aimais pas. «Pourquoi m’épouser
alors ?» a-t-elle dit. Je lui ai expliqué que cela n’avait aucune importance
et que si elle le désirait, nous pouvions nous marier. D’ailleurs, c’était
elle qui le demandait et moi je me contentais de dire oui. Elle a observé
alors que le mariage était une chose grave. J’ai répondu : «Non.» Elle s’est
tue un moment et elle m’a regardé en silence. Puis elle a parlé. Elle voulait
simplement savoir si j’aurais accepté la même proposition venant d’une autre
femme, à qui je serais attaché de la même façon. J’ai dit : «Naturellement.»
Elle s’est demandé alors si elle m’aimait et moi, je ne pouvais rien savoir
sur ce point. Après un autre moment de silence, elle a murmuré que j’étais
bizarre, qu’elle m’aimait sans doute à cause de cela mais que peut-être un
jour je la dégouterais pour les mêmes raisons. Comme je me taisais, n’auant
rien à ajouter, elle m’a pris le bras en souriant et elle a déclaré qu’elle
voulait se marier.
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Passage 4: |
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12.
Il s’agit du récit d’un crime. Quel
est le crime en question ici?
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13.
C’est un crime prémédité?
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14.
Quel est l’effet du soleil sur les actions de Meursault?
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...La brûlure du soleil gagnait mes joues et j'ai senti des
gouttes de sueur s'ammasser dans mes sourcils. C'était le même soleil que le
jour où j'avais enterré maman et, comme alors, le front surtout me faisait
mal et toutes ses veines battaient ensemble sous la peau. A cause de cette
brûlure que je ne pouvais plus supporter, j'ai fait un mouvement en avant. Je
savais que c'était stupide, que je ne me débarrasserais pas du soleil en me
déplaçant d'un pas. Mais j'ai fait un pas, un seul pas en avant. Et cette
fois, sans se soulever l'Arabe a tiré son couteau qu'il m'a présenté
dans le soleil. La lumière a giclé sur l'acier et c'était comme une longue
lame étincelante qui m'atteignait au front. Au même instant, la sueur amassée
dans mes sourcils a coulé d'un coup sur les paupières et les a recouvertes
d'un voile tiède et épais. Mes yeux étaient aveuglés derrière ce rideau de
larmes et de sel. Je ne sentais plus que les cymbales du soleil sur mon front
et, indistinctement, le glaive éclatant jailli du couteau toujours en face de
moi. Cette épée brûlante rongeait mes cils et fouillait mes yeux douloureux.
C'est alors que tout a vacillé. La mer a charrié un souffle épais et ardent.
Il m'a semblé que le ciel s'ouvrait sur toute son étendue pour laisser
pleuvoir du feu. Tout mon être s'est tendu et j'ai crispé ma main sur le
revolver. La gâchette a cédé, j'ai touché le ventre poli de la crosse et
c'est là, dans le bruit à la fois sec et assourdissant, que tout a commencé.
J'ai secoué la sueur et le soleil. J'ai compris que j'avais détruit
l'équilibre du jour, le silence exceptionnel d'une plage où j'avais été
heureux. Alors, j'ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les
balles s'enfonçaient sans qu'il y parût. Et c'était comme quatre coups brefs
que je frappais sur la porte du malheur.
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