Montesquieu ( 1689 -1755)
La liberté ne
peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir et à n'être
point contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir
De
L'Esprit des Lois |
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La gloire de Montesquieu s'est trop vite figée dans le marbre des bustes et
le métal des médailles, substances polies , dures, incorruptibles. La
postérité le voit de profil, souriant de tous les plis de sa toge et de son
visage, d'un sourire ciselé dans le minéral…. S'il a jamais provoqué le
scandale, l'affaire est éteinte et l'auteur excusé : nul litige avec la
postérité. Il n'a guère d'ennemi, il n'appelle donc aucun défenseur. Il
habite l'immortalité avec modestie. Le voici presque abandonné à la grande
paix des bibliothèques.
Jean Starobinski
Montesquieu
Seuil, 1953
1689 |
Charles-Louis de Secondat, baron de Montesquieu, est
né le 18 janvier
. Il est le fils d'une grande famille de parlementaires bordelais. Il
est élevé jusqu'à l'âge de onze ans au château de La Brède |
1696 |
Mort de sa mère |
1708 |
Il suit ses études de droit à Bordeaux. Il obtient sa
licence de droit et devient avocat.
Il se rend à Paris et fréquente les milieux savants
et lettrés |
1713 |
Mort de son père, il hérite du château de la Brède et
de ses riches vignobles
Toute sa vie, Montesquieu restera fidèle à ses
racines de propriétaire terrien et à ses devoirs de magistrat |
1714 |
Il devient conseiller au parlement de Bordeaux |
1715 |
Montesquieu épouse la protestante Jeanne de Lartigue |
1716 |
Son oncle lui lègue sa fortune et sa charge de
président du Parlement de Bordeaux
Montesquieu publie un traité de philosophie
politique : Sur la Politique des Romains dans la religion |
1717 |
Parallèlement à ses responsabilités de magistrat et
de propriétaire terrien, Montesquieu se passionne pour les sciences. Il
devient membre de l'Académie des sciences de Bordeaux, et rédige de
nombreux traités de physique, de médecine |
1721 |
Lettres
persanes : Ce roman épistolaire de Montesquieu, l'un de ses
chefs-d'œuvre, est publié anonymement à Amsterdam, probablement pour lui
éviter de compromettre sa réputation de magistrat. Cet anonymat n'est
que de courte durée et diffère sans doute de plusieurs années (1728)
l'élection de son auteur à l'Académie française. Le succès de ce roman
audacieux ouvre à Montesquieu les portes des salons parisiens, notamment
celui de l'influente marquise de Lambert et celui du club de l'Entresol |
1725 |
Les salons parisiens et les milieux libertins qu'il
fréquente alors, lui inspire Le Temple de Gnide, un roman galant
Traité général des devoirs
Il écrit Le Dialogue de Sylla et d'Eucrate ,
ouvrage qui ne sera publié qu'en 1745 |
1726 |
Montesquieu renonce à sa charge de président à
mortier |
1728 |
Grâce à la puissante influence de la Marquise de
Lambert, et malgré la réserve de Louis XV et du cardinal de Fleury qui
lui reprochent la frivolité des Lettres Persanes, Montesquieu est
admis à l'Académie française.
De 1728 à 1731, il fait le tour des pays d'Europe :
Hongrie, Italie, Hollande, Angleterre, où il demeure un an et demi. Ces
voyages permettent à Montesquieu d'effectuer une observation approfondie
de la géographie, de la culture, de la diplomatie, des conditions
économiques, des mœurs et des systèmes politiques des différents pays
européens. |
1734 |
Montesquieu publie Considérations sur les causes
de la grandeur des romains et de leur décadence. En fait cette
réflexion devait être l'un des chapitres d'un important ouvrage de
philosophie politique qu'il méditait depuis longtemps. Cet essai, que
pendant quatorze ans encore, il rédigera, organisera, augmentera,
remaniera, sera "l'œuvre de toute sa vie": De l'Esprit des Lois |
1745 |
Le Dialogue de Sylla et d'Eucrate |
1748 |
Montesquieu publie, à Genève et sans nom d'auteur,
les trente et un livres de l'Esprit des Lois,
Ce livre eut un immense retentissement et fut
critiqué à la fois par les jésuites et les jansénistes. Les premiers,
tout en finesse, et les seconds avec virulence lui reprochèrent ses
critiques de l'Eglise , ses inclinations au déisme et à la religion
naturelle ( croyance en une divinité en dehors de toute église établie).
Il sera également reproché à De l'Esprit des Lois, son analyse
critique de la monarchie. |
1750 |
Montesquieu répond aux accusations en publiant La
défense de l'Esprit des Lois, une brillante clarification de sa
réflexion et une redéfinition des éléments clefs de sa pensée politique
. |
1751 |
L'Esprit des Lois est mis à l'Index. La Faculté
de Théologie de la Sorbonne condamne cet essai et en fait extraire, les
années suivantes, 17 propositions |
1754 |
Lysimaque |
1755 |
Il meurt à Paris, presque aveugle, le 10 février |
1757 |
Publication (posthume) de l'article "Essai sur le
goût" que par amitié pour Diderot et d'Alembert, Montesquieu avait
rédigé dans les dernières années de sa vie, pour leur Encyclopédie |
source:
http://www.alalettre.com/montesquieu-bio.htm |