l'imprimerie
Le vénitien Alde Manuce s'attache le premier à favoriser la redécouverte des auteurs anciens, profitant de la présence en Italie d'érudits grecs exilés depuis la chute de Byzance en 1453. Il édite ses textes dans un petit format portatif, l'octavo, nouveauté rendue également possible par l'adoption du caractère romain italique, dessiné par Francesco Griffo, et dérivé de la minuscule caroline. A Paris ou à Lyon, centres principaux de l'édition en France, naissent de véritables dynasties d'imprimeurs-libraires. Les Estienne, Simon de Colines, les Bade, les De Tournes à Lyon, etc., sont à l'origine de productions souvent luxueuses ou savantes, tel le "Champfleury" de Geoffroy Tory qui concevait la typographie comme un art, apportant un soin tout particulier au dessin des caractères, ou telles encore les bibles éditées par Robert Estienne, nommé imprimeur du Roi pour l'hébreu, le latin et le grec.
Avec la diffusion croissante des livres imprimés, les impératifs de vente entraînent la création de pages particulières, portant l'état-civil du livre : vers 1550, la page de titre comporte tous ses éléments, titre, nom de l'auteur, "marque" puis adresse et nom de l'imprimeur-libraire, année d'impression. La publicité est dans le livre.
Bibliographie : Roger Chartier, Henri-Jean Martin (dir.), Histoire de l'édition française, tomes II et III, Paris, Fayard, 1990. Lucien Febvre, Henri-Jean Martin (dir.), L'apparition du livre, Paris, Albin Michel, 1971, 538 p. Martin Lowry, Le monde d'Alde Manuce : imprimeurs, hommes d'affaires et intellectuels dans la Venise de la Renaissance, Paris, Promodis/Cercle de la librairie, 1989, 355 p. Henri-Jean Martin (dir.), Histoire et pouvoirs de l'écrit, Paris, Librairie académique Perrin, 1990, 518 p.
"Erasme est le phare de la nouvelle culture."
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