Emile Zola
" Je ne
suis de l'école du rien, ni dans le roman, ni dans le drame; je suis au
contraire pour la passion, pour ce qui agit et ce qui émeut "
Emile Zola
|
Portrait d'Emile Zola
réalisé par Edouard Manet
en 1868 ( Musée d'Orsay)
|
La mort de son père ,
ingénieur, alors qu'il n'a que sept ans met toute la famille du jeune
Emile dans une situation financière difficile. Quand sa mère décide de
s'installer à Paris , Emile Zola découvre la vie de bohème : "Etre
pauvre à Paris, dira-t-il, c'est être pauvre deux fois" . Cette
situation précaire, un échec au baccalauréat , un premier travail dans
l'édition, puis un poste de chroniqueur littéraire le mèneront vers une
écriture engagée. Très vite l'auteur de Germinal va
militer pour le réalisme et ce qu'on a appelé le naturalisme : "Notre
héros , écrit Zola n'est plus le pur esprit, l'homme abstrait du XVIII
ème siècle. Il est le sujet physiologique de notre science actuelle, un
être qui est composé d'organes et qui trempe dans un milieu dont il est
pénétré à chaque heure". Avec une telle affirmation, Zola s'exposait aux
critiques. Elles ne manquèrent pas. Nietzsche lui répond avec violence :
le dessein de Zola, c'est " le plaisir de puer". Et il ne faut pas
compter sur Dostoïevski pour lui venir en aide : "J'ai pris Zola, et je
n'ai pu qu'à grand peine lire une telle laideur…"
Comme l'écrit Jean
d'Ormesson : " Au delà de ces critiques, la grandeur de Zola est de
faire passer dans son œuvre monumentale " à peu près l'état contemporain
du savoir", selon la formule de Michel Serres, et d'apporter à ce
travail de titan à la fois les fruits d'une très grande expérience
politique et sociale acquise notamment dans le journalisme et aussi et
surtout le concours décisif d'un souffle romantique et d'un tempérament
épique".
Il nous reste d'Emile Zola
un édifice légendaire : Les Rougon Macquart, "l'histoire naturelle et
sociale d'une famille sous le second empire"..
Puis sur la fin de sa vie
Emile Zola lancera, concernant le procès Dreyfus, une attaque restée
célèbre : Au milieu des années quatre vingt dix, il met plusieurs années
pour se forger une opinion sur ce procès. Puis il passe de l'indignation
à la révolte. Dès qu'il est convaincu de l'innocence du capitaine
Dreyfus, il publie, le 11 janvier 1898, dans l'Aurore, sa lettre
retentissante au président de la république : J'accuse. Elle lui
apportera en quelques jours une immense renommée et lui vaudra à la fois
condamnation et amende, ce qui l'obligera à un an exil.
Il revient en France en 1899
et meurt trois ans après, à 62 ans, d'asphyxie, dans un
accident demeuré mystérieux.
Aude Sanseverina
source:
http://www.alalettre.com/Zola-intro.htm |