Jean-Paul Sartre « New York » Situations III
J'aime New York. J'ai appris à l'aimer. Je me suis habitué à ses ensembles massifs, à ses grandes perspectives. Mes regards ne s'attardent plus (1) sur les façades en quête d'une maison qui, par impossible, ne serait pas (2) identique aux autres maisons. Ils filent(3) tout de suite à l'horizon chercher les buildings perdus dans la brume, qui ne sont plus (4) rien que des volumes, plus rien que l'encadrement austère du ciel.
J'ai appris à aimer les avenues de Manhatten. Ce ne sont pas (5) de graves petites promenades encloses entre des maisons: ce sont des routes nationales. Dès que vous mettez (6) le pied sur l'une d'elles, vous comprenez (7) qu'il faut (8) qu'elle file (9) jusqu'à Boston ou Chicago. Elle s'évanouit (10) hors de la ville et l'oeil peut (11) presque la suivre dans la campagne. Un ciel suavage au-dessus de grands rails parallèles: voilà ce qu'est (12) New York, avant tout. Au coeur de la cité, vous êtes (13) au coeur de la nature.
Racine Andromaque
Il faut (14) partir, seigneur. Sortons (15) de ce palais,