Alphonse de Lamartine
(1790-1869)

 

 

Lamartine est mort. C'est le plus grand des Racine, sans excepter Racine.

Victor Hugo - Pierres - 1869

 

   

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Son nom évoque un jeune homme séduisant, les cheveux aux vents, le regard mélancolique, soupirant autour d'un lac. L'adjectif, lamartinien, qu'il a suscité, suggère pour les uns : "romantisme, séduction et émotion" , pour les autres " molle harmonie, déluge de bons sentiments , et ruissellement larmoyant"

Lamartine n'a pas suscité que l'admiration. Jules Renard ne l'épargne guère : "Lamartine rêve cinq minutes et écrit une heure. L'art c'est le contraire…" Et ce n'est pas Mark Twain qui vient à son secours : "cet homme-là, dit-il en évoquant Lamartine, n'a jamais pu entendre parler d'un sujet pathétique sans se répandre en eau. On aurait dû l'endiguer."

Si le nom de Lamartine est populaire, force est de constater que son œuvre et sa personnalité le sont moins , cantonnés qu'ils sont dans une approche littéraire réductrice. Ainsi Lamartine ne serait que le poète mélancolique, l'interprète des tristesses existentielles que dénonçaient ses détracteurs , tel Paul Claudel qui posait la question : " Pourquoi s'attacher à ne rien dire comme tout le monde, faire des idées les plus communes des énigmes inintelligibles, les envelopper pour déguiser leur nullité de nuages métaphysiques, de vapeurs mystiques et de brouillards mélancoliques, qui ne laissent plus voir que le vide de la pensée, quand un rayon de bon sens les dissipe ?"

Cette attitude est sévère , même si le personnage fut peut-être plus éminent dans son être et ses actes que dans son œuvre. Il dut aussi, à la fin de sa vie, s'essouffler dans une surproduction littéraire imposée par l’énormité de sa dette et occasionnée par l’amertume de son échec politique. (1)

Guy Jacquemelle

source: http://www.alalettre.com/lamartine-intro.htm